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Addict Grand Selve Grenade sur Garonne

De la relativité et de l'absolu

3 Juillet 2009, 19:29pm

Publié par Selve Addict

Quel titre... ronflant !
En même temps, un titre ronflant pour une chronique fatiguée...


"Tout est relatif" qu'il a dit le monsieur... Soit !
J'ai toujours trouvé qu'il y avait comme une antinomie entre cette affirmation et le côté "absolu" dont certains parent ce qui les entourent.
Vous savez... "Machin, c'est le génie absolu !" ou encore... "Ce chef est absolument divin !"

Ce qui me confortait dans l'idée que... l'absolu... consistait surtout en une forme déclarative outrancière ayant pour but unique de faire croire à l'auditoire que l'auteur des propos est à même de reconnaître le "talent" qualifié d'absolu (beauté, intelligence ou savoir-faire).

Jusqu'à hier...

Oui, hier, à la librairie, on a pu mesurer combien 2 minutes pouvaient représenter un délai différent selon la personne considérant ces 120 secondes.

La scène :
15h02 (vérifié sur mon chronomètre de poignet, relié directement au satellite avec horloge atomique. C'est dire que c'est du sérieux !) ouverture des grilles de la librairie (dont nous rappelons ici les horaires d'ouverture l'après-midi : 15h00).

Un quidam (1 tête, 2 jambes, 2 bras, le tout posé sur ses pieds... à priori, un être humain. Si la première chose qui sort de sa bouche est une connerie, le doute n'est plus permis), moue énervée avec une expression dont l'amabilité rappelle celle de votre belle-mère le jour où vous lui avez expliqué que sa fille était enfin heureuse depuis qu'elle vous rencontré et qu'il était temps...
"Il faudrait apprendre à regarder sa montre !" (et voilà ! c'est bien un humain !)
"Heu... Bonjour. Vous savez qu'on ouvre à 15h00 normalement, il est 15h02 !"
"Non 15h05 !"

Là... les autres clients qui attendent commencent à se marrer (ben, non ! Pas compatissants les clients !)

L'autre reprend :
"15h c'est pas 15h05, ni 15h02 !" (la tautologie c'est toujours redoutable ! Jean Roger, dans Le Bréviaire de la bêtise (excellent livre, de salubrité publique même) explique d'ailleurs qu'il s'agit du sommet de la bêtise...)
Ce monsieur venait rapporter un colis, c'est dire l'urgence de la mission !
D'ailleurs, à la remarque (un peu perfide tout de même...) "Vous savez qu'il ne partira que demain matin votre colis..." la réponse met du temps à arriver.
Visiblement choqué par la répartie, l'homme s'arrête, se retourne, bouche ouverte... et trouve enfin la réponse idoine, celle qui va exprimer son mécontentement, qui va libérer sa colère, qui va inonder l'outrecuidante du déferlement de son mépris :
"... C'est une question de politesse !"

C'est qu'il a des références le bougre ! (genre La ponctualité est la politesse des rois).

Les clients toujours aussi peu compatissants ont de plus en plus de mal à ne pas éclater de rire et pouffent derrière les présentoirs.

C'est donc drapé d'une dignité largement effritée que le monsieur sort.

C'est là qu'on mesure combien l'attente est toute relative :
Le temps ne se déroule pas de la même façon selon que vous suivez du regard Pauline qui regagne son véhicule (toujours pressée Pauline !) ou que vous attendez que quelqu'un ouvre la porte qui vient de coincer votre doigt.
Et en l'occurrence qui nous occupe, l'attente est fort différente pour le client de base (2 minutes représentant environ 120 battements de coeur) et pour l'énervé qui aura passé 5 minutes à protester, se plaindre, vitupérer... contre 2 minutes d'attente (soit, pour lui, environ 250 pulsations cardiaques tout de même !).
On notera au passage que l'atrabilaire a une fréquence cardiaque bien plus élevée que la moyenne !
Il s'agit peut-être de personnes ayant besoin d'irriguer plus fortement leur cerveau, la surconsommation en oxygène tentant de compenser l'indigence neuronale... Il ne s'agit toutefois là que d'une hypothèse.

La relativité du temps qui passe étant posée... qu'en est-il de l'absolu ?

Force est de reconnaître que l'individu ayant exprimé un mécontentement dont le ridicule n'est rejoint dans les sommets de la bêtise que par les propos de certains hommes (ou femmes) politiques, notamment ceux à la verticalité contrariée... que cet individu donc, représente à lui seul une forme d'absolu.
La connerie, à ce stade, ce n'est plus un amusement sémantique, c'est un paroxysme.

Cet individu qui nous permet d'appréhender la relativité et nous expose un tel absolu de bêtise, ce n'est plus un homme, c'est une synthèse !

Et pour m'excuser d'utiliser le "con", je citerai Brassens :

La male peste soit de cette homonymie !
C'est injuste, Madame, et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.


Oui, je sais... pas grand chose à voir avec ce qui précède, mais... j'avais envie de reécouter Brassens !


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K
hi hihi ... Perso je donne dans l'absolue niaiserie ... euh ... c'est une librairie ou ... la poste ?? ... sinon ... tu crois que les "c..." absolus se font plus d'ulcères que les autres ?? ...
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